Le vol de vélos aux Pays-Bas en hausse et comment s’en prémunir

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À Amsterdam, le vélo n’est jamais vraiment posé : il est surveillé, porté, parfois même caché. La hantise du cadenas rompu s’infiltre jusque dans les têtes des plus habitués. Ici, deux roues incarnent à la fois l’indépendance et la fragilité, un équilibre précaire qui force à la vigilance permanente.

Derrière les façades colorées, une armée de bicyclettes disparaît chaque année, happée par un marché noir où l’organisation frôle la mécanique bien huilée. Les habitants, eux, rivalisent d’ingéniosité : bricolages maison, recours à la technologie, tout est bon pour s’offrir une chance de retrouver leur monture là où ils l’ont laissée. Pourtant, la traque des voleurs de vélos ressemble à une partie de cache-cache infinie, sans vainqueur définitif.

Le vol de vélos aux Pays-Bas : un phénomène de grande ampleur

Des berges d’Amsterdam jusqu’aux avenues d’Utrecht, le vol de vélos aux Pays-Bas s’est mué en fatalité. Dans ce pays champion du vélo, plus de 500 000 vélos volés sont recensés chaque année. Ces chiffres ne passent pas inaperçus : les Pays-Bas dominent tristement le classement européen des vols de bicyclettes.

Ville Vélos volés par an Population
Amsterdam 80 000 900 000
Utrecht 18 000 350 000

La comparaison avec la France a de quoi surprendre : on recense environ 400 000 vols annuels dans tout l’Hexagone, alors que la pratique cycliste y est moins répandue. Aux Pays-Bas, le vélo rythme le quotidien, il est le moyen de transport favori pour la majorité de la population.

Et le problème ne touche pas que les grandes villes. Même dans les villages, le vol de vélos prospère et alimente une économie souterraine. Étudiants, actifs, retraités : nombreux sont ceux qui ont déjà rempli un formulaire à la police, la plupart du temps sans jamais revoir leur vélo. Les déclarations s’empilent, mais les vélos retrouvés restent rares.

Quelques données concrètes permettent de prendre la mesure du phénomène :

  • Incidence : chaque année, un cycliste néerlandais sur dix se fait dérober son vélo.
  • Prévention : la pratique du double antivol se répand, mais la probabilité de récupérer sa bicyclette demeure faible.

Face à cette situation, une interrogation s’impose : comment protéger le socle de la mobilité aux Pays-Bas, alors même que les voleurs affinent sans cesse leurs méthodes ?

Pourquoi les Pays-Bas, royaume du vélo, peinent-ils à enrayer les vols ?

Le vélo fait partie de l’identité néerlandaise. Avec plus de 35 000 kilomètres de pistes cyclables, le pays affiche des infrastructures exemplaires. Pourtant, les voleurs ne reculent devant rien. Là où le vélo est roi, la tentation est d’autant plus forte, et la criminalité se structure.

Impossible de surveiller chaque parking saturé de deux-roues. L’abondance joue contre les cyclistes : au milieu de la foule, le voleur agit vite et revend sans traîner. Même si la loi orientation mobilités encourage le stationnement sécurisé, il reste encore du chemin à parcourir pour garantir une réelle protection.

L’habitude du vélo, ancrée dans le quotidien, pousse parfois à l’imprudence : cadenas léger, arrêt pressé, et le vol survient. Considéré avant tout comme un outil, le vélo est rarement marqué. Ce manque de traçabilité complique la restitution en cas de vol.

Les freins à une meilleure protection sont nombreux, en particulier :

  • Les avancées de la sécurité routière n’ont pas leur équivalent en matière de lutte contre le vol.
  • Les politiques d’encouragement à la pratique ne suffisent pas à enrayer la délinquance organisée.

Le paradoxe saute aux yeux : les Néerlandais ont fait du vélo un symbole national, mais la sécurité de leurs montures reste en retrait.

vélo vol

Des solutions concrètes pour protéger efficacement son vélo

Face à la multiplication des vols, les cyclistes s’équipent et s’adaptent : le choix s’élargit, des antivols robustes aux solutions connectées. Première étape : investir dans un antivol de qualité, idéalement un modèle en U, bien plus résistant qu’un simple câble.

Le marquage s’impose comme une démarche à privilégier. Grâce au système « Fietsregistratie », chaque vélo peut être enregistré dans une base nationale. Cette traçabilité décourage la revente illicite, notamment pour les vélos électriques qui connaissent un succès croissant. Les chiffres parlent d’eux-mêmes : un vélo marqué a deux fois plus de chances d’être retrouvé.

Les traceurs GPS changent également la donne. Ils permettent de localiser son vélo en temps réel. Pour les modèles électriques, souvent ciblés par des voleurs aguerris, cet investissement peut s’avérer décisif.

Quelques pratiques à adopter permettent de limiter les risques :

  • Utiliser des parkings sécurisés, idéalement proches des lieux de travail ou des gares.
  • Souscrire une assurance vélo contre le vol, notamment pour les vélos de valeur.
  • Attacher le cadre et la roue, à l’aide de deux antivols, sur un point fixe et solide.

La fédération des usagers de la bicyclette le souligne : les campagnes d’information finissent par porter leurs fruits. Porter un casque préserve la tête, mais c’est une stratégie globale qui protège la tranquillité d’esprit.

Aux Pays-Bas, chaque matin, des milliers de cyclistes bouclent soigneusement leurs antivols avant de vaquer à leurs occupations. Ils savent que la menace rôde, mais refusent de céder. Leur détermination est sans faille : la liberté à deux roues ne se négocie pas, elle se défend, jour après jour, au détour des canaux et des rues bondées.