
Jusqu’à 30 % des passagers d’un ferry développent des symptômes de mal de mer, même en l’absence de tempête. Les antihistaminiques de première génération, bien que largement prescrits, ne sont pas systématiquement efficaces et peuvent entraîner somnolence ou troubles de la concentration. Certains facteurs individuels, comme l’anxiété ou la fatigue, augmentent la vulnérabilité, tandis que l’habitude du voyage sur mer ne garantit aucune immunité durable.
La prévention repose sur un ensemble de mesures combinant préparation physique, choix des médicaments adaptés et gestes simples recommandés par les spécialistes. L’efficacité varie selon les profils et l’intensité des traversées.
Plan de l'article
Le mal de mer en ferry : comprendre un trouble fréquent mais méconnu
Pour mieux saisir ce qui se passe, voici les symptômes et causes les plus courants :
- Symptômes : nausées, sueurs froides, maux de tête, vomissements, fatigue intense.
- Les mouvements du bateau, roulis, tangage, vibrations, exacerbent le malaise, surtout lors des passages difficiles.
Pourquoi certaines personnes sont-elles plus sensibles que d’autres ?
L’injustice du mal de mer en ferry saute aux yeux dès qu’on observe les passagers : la même traversée, des réactions totalement différentes. Ce qui fait la différence ? La sensibilité de l’oreille interne, ce minuscule organe qui joue le rôle de chef d’orchestre pour l’équilibre et envoie les signaux au cerveau. Mais tout le monde ne réagit pas de la même façon à ces signaux.
Certains profils sont clairement plus exposés que d’autres. Les enfants, dont le système vestibulaire n’a pas fini de se développer, sont vite déstabilisés. Pour les femmes enceintes, les variations hormonales rendent la tolérance moindre aux mouvements. Ajoutons à cela la fatigue, le stress, des antécédents familiaux, ou une tendance à la migraine : autant de facteurs qui rendent la transmission des informations perturbantes entre l’oreille interne et le cerveau parfois beaucoup plus vive, comme si le corps refusait d’accepter l’écart entre ce qu’il perçoit et ce qu’il voit.
Chez l’adulte, la capacité du cerveau à composer avec ces sensations discordantes dépend non seulement de l’habitude ou de l’expérience, mais aussi d’une certaine prédisposition. Les spécialistes français le rappellent : l’hérédité n’est pas à négliger. Si un parent se sent mal en ferry, le risque augmente pour ses enfants. Au bout du compte, c’est ce décalage entre oreille interne et yeux qui dicte la réaction : vertiges, inconfort digestif, parfois même une peur anticipée du prochain embarquement.
Remèdes naturels et solutions médicales : que disent les experts ?
Pour lutter contre le mal de mer en ferry, plusieurs stratégies existent, selon l’attente et la sensibilité de chacun. Les remèdes naturels séduisent par leur côté accessible et sans artifice. Le gingembre, qu’on le consomme en racine ou en gélule, est plébiscité : ses vertus anti-nauséeuses sont reconnues et aident à limiter nausées et vomissements. La menthe poivrée, en infusion ou sous forme d’huile essentielle, offre un effet apaisant sur le système digestif.
Certains passagers misent sur les bracelets d’acupression, placés sur le point Nei-Kuan au poignet. Cette technique, issue de la médecine traditionnelle chinoise, divise les experts, mais de nombreux voyageurs affirment ressentir un vrai soulagement, surtout quand la mer est agitée.
Côté médicaments, la scopolamine (Scopoderm) occupe une place à part. Ce patch, à coller derrière l’oreille quelques heures avant le départ, agit sur le système nerveux pour atténuer la transmission des informations perturbantes entre l’oreille interne et le cerveau. Les antihistaminiques (comme Nausicalm) sont aussi utilisés pour limiter les vomissements. Mais la sédation et la somnolence sont des effets secondaires à prendre au sérieux.
Avant d’envisager un traitement, il est indispensable d’observer quelques précautions :
- Ne jamais combiner plusieurs remèdes sans demander l’avis d’un professionnel.
- Un avis médical s’impose avant toute prise de médicament, en particulier pour les enfants ou les femmes enceintes.
Conseils pratiques pour voyager sereinement et prévenir le mal de mer
Prendre le ferry n’oblige pas à subir le mal de mer. Quelques habitudes simples permettent d’éviter l’inconfort lié aux mouvements du bateau. Le choix de la place est stratégique : au centre du ferry, les oscillations se font moins ressentir. Une cabine centrale, plutôt que vers l’avant ou l’arrière, réduit les secousses.
Prendre l’air sur le pont, loin de la chaleur confinée et des odeurs de carburant, soulage l’oreille interne et aide à retrouver ses repères. Fixer son regard sur l’horizon, seul élément stable à bord, permet au cerveau et aux yeux de limiter la confusion à l’origine des nausées et vomissements.
Voici quelques gestes simples pour mieux vivre la traversée :
- Buvez régulièrement pour rester bien hydraté : cela réduit la fatigue et favorise l’équilibre.
- Privilégiez des repas légers et digestes avant et pendant la navigation. Évitez l’alcool et le tabac, qui majorent les symptômes.
Apprendre à gérer son souffle ou à se relaxer fait aussi la différence. Une respiration profonde, lente, calme, coupe court à la montée du malaise. S’habituer peu à peu au roulis grâce à des traversées courtes et répétées aide à renforcer l’adaptation. C’est un apprentissage, parfois lent, mais qui finit par porter ses fruits. Le mal de mer n’est pas une fatalité : avec de la préparation et les bons réflexes, la mer retrouve son attrait. Reste le plaisir, intact, d’arriver au port sans avoir perdu le nord.



































